Proche parente de la truite commune, la truite de lac (Salmo trutta lacustris) qui, comme son nom l’indique, ne fréquente que les lacs, ressemble davantage à un saumon qu’à une truite. Elle grandit et grossit très vite et peut dépasser le mètre de long, pour un poids de 10 à 15 kg. Comme les autres salmonidés, c’est sa nourriture qui donne à sa chair une délicate couleur saumonée.
À l’âge de la maturité sexuelle, entre 4 et 7 ans, elle quitte le milieu lacustre pour remonter dans les cours d’eau où, d’octobre à janvier, elle va déposer ses œufs. Les jeunes truitelles séjourneront dans ces affluents un ou deux ans, avant de redescendre dans les lacs.
La truite de lac se pêche toute l’année, mais en petites quantités. L’été, époque où elle se repaît d’alevins, y compris des siens, elle se capture en zone pélagique entre 10 et 35 m de profondeur. En hiver, elle se pêche en surface avec des filets de 3 m de haut, appelés « filets de lève », tendus à fleur d’eau. Les filets en nylon câblé à grosses mailles (60-70 mm) sont les plus performants pour la capture des truites et ont l’avantage d’épargner les plus petites.
C’est un poisson qui s’emmaille par les dents. Combatif, mieux vaut assurer la prise en la prenant à deux mains avant de la sortir de l’eau…
À l’identique des ombles chevalier, la truite de lac est intégrée au programme de pacage lacustre des lacs alpins qui permet de soutenir les populations. Toutefois, elle occupe une place modeste dans les prises des pêcheurs qui lui préfèrent d’autres espèces (féra, lavaret ou perche) plus abondantes et aux captures moins aléatoires. La truite de lac reste cependant un mets recherché. Sitôt pêchée, sitôt vendue, aux particuliers ou aux restaurateurs sur liste d’attente perpétuelle…