La brème commune (Abramis brama) est un drôle de poisson bossu et aplati, comprimé latéralement. À l’âge adulte, elle affiche une taille moyenne de 30 à 50 cm pour un poids de 2 à 3 kg. Exceptionnellement, quelques spécimens peuvent atteindre les 80 cm et peser près de 6 kg.
Sa robe fonce avec l’âge. En effet, le blanc argenté de sa jeunesse disparaît pour devenir au terme de sa vie (vers 15 à 20 ans) marron vert. Comme la carpe, sa bouche est protactile pour mieux fouiller la vase et creuser le fond afin d’y trouver sa nourriture : zoobenthos, gammares, dreissènes, débris végétaux…
La brème commune se déplace en banc et fréquente les eaux lentes et tempérées des réservoirs, l’aval des grandes rivières et s’accommode volontiers des milieux saumâtres.
La période de reproduction débute en mai et se prolonge jusqu’en juin, la température de l’eau devant être comprise entre 13 et 20 °C. Les eaux dormantes, profondes de 40 cm à 2 m, les plaines inondables et les rives lacustres couvertes de végétation sont ses zones de frai de prédilection. Selon sa taille, la femelle pond de 49 000 à 150 000 œufs, jusqu’à 580 000 pour les grandes femelles.
Il ne faut pas la confondre avec sa cousine la brème bordelière (Blicca bjoerkna), une espèce plus petite très reconnaissable à ses nageoires rouges.
La brème commune s’hybride volontiers avec le gardon, la brème bordelière et le rotengle. Mais nul « brèdon » ou autre « brètengle » à l’horizon, les progénitures étant le plus souvent stériles.
De l’avis des amateurs, la brème commune est l’espèce de poisson blanc à la chair la plus fine. Elle mériterait grande renommée culinaire. Hélas pour elle, ses arêtes altèrent quelque peu ce potentiel gastronomique ! Mêmes ses prédateurs, dans le milieu naturel, ont renoncé à grignoter d’autres morceaux que les deux filets du dos se trouvant entre la tête et la nageoire dorsale.
Son marché reste confiné localement.