En 2019, le centre de ressources des espèces exotiques envahissantes inscrivait à son catalogue les écrevisses de Murray, Cherax destructor, marbrée, Procambraus virginalis, et à taches rouges, Faxonius rusticus. Une nouvelle envahisseuse, l’écrevisse à pinces bleues, Faxonius virilis y fait son entrée en 2021.
Sa chair est « délicate et d’un goût très fin », dit-on. Au XIXe siècle, les New-yorkais en raffolent. En 1897, la station aquicole du Nid-du-Verdier à Fécamp (Seine-Maritime) tente de l’introduire en France. En vain.
Voici Faxonius virilis, autrement appelée écrevisse à pinces bleues, originaire d’Amérique du Nord, de retour, officiellement depuis août 2021, dans les milieux aquatiques de l’Hexagone. Mais on la pêche, en belles bourriches, depuis au moins deux ans, selon le témoignage du gestionnaire de l’étang du département de l’Yonne qui a fourni les premiers spécimens dont les analyses ADN révèlent un lien de parenté avec les populations déjà présentes au Royaume-Uni et aux Pays-Bas. La voilà donc désormais cataloguée au répertoire des espèces exotiques envahissantes.
Aire de répartition de l’écrevisse à pattes bleues (Faxonius virilis)
Présence préjudiciable
Longue d’une dizaine de centimètres, d’une espérance de vie de 2 ans à 2,5 ans, Faxonius virilis vit dans les milieux peu profonds d’eaux vives ou d’eaux calmes, creuse des terriers, consomme plantes et petits invertébrés, et pond environ 500 œufs qui éclosent une fois par an, en juillet en général.
Elle est aussi porteuse saine de la peste des écrevisses, maladie qu’elle dissémine volontiers et qui a le fâcheux inconvénient de décimer les populations d’écrevisses autochtones. Sa présence est également préjudiciable, selon les études scientifiques, aux populations de macrophytes, de macro-invertébrés et de poissons autochtones.
« L’Office français de la biodiversité (OFB) et ses partenaires travaillent actuellement à la mise en place d’un programme de connaissances sur Faxonius virilis afin de déterminer son stade d’invasion dans le département de l’Yonne. Ce programme comportera des investigations de terrain (poses de nasses, détection par l’ADN environnemental…). Une réflexion pour établir un plan d’intervention va être menée rapidement » indique le centre de ressources sur les espèces exotiques envahissantes.