La littérature scientifique avait certes rapporté, à la fin du 19e siècle, un exemple de prédation de larves d’anguilles par un poisson, en mer des Sargasses. Mais le leptocéphale n’avait jamais été catalogué comme nourriture habituelle d’espèces marines. Voilà qui est chose faite.
En 2014, des scientifiques danois croisaient dans les Sargasses à la recherche d’anguilles en route vers leur lieu de reproduction. Ils rentraient bredouilles de leur quête, mais en possession de 62 poissons de 17 espèces différentes vivant entre 200 et 400 mètres de profondeur. Les analyses des contenus stomacaux de six d’entre elles révélaient la présence d’ADN d’anguilla anguilla. Impossible toutefois pour l’instant d’estimer le poids de ces prédations dans la chute des populations d’anguilles constatée depuis les années 1990, reconnaissent en substance les scientifiques.