Le corégone

Les corégones (Coregonus lavaretus), poissons d’eau froide proches des salmonidés, sont présents surtout dans les cours d’eau, d’une zone s’étendant du nord de l’Europe jusqu’en Sibérie. La fraîcheur des eaux des lacs de montagne leur convient à merveille. L’homme les a largement manipulés au point de faire naître des écotypes d’une grande diversité, une vingtaine rien que pour la Suisse. La France en accueille deux souches : la féra au Léman et le lavaret au Bourget. Le corégone n’est autochtone que dans ces deux lacs. Les souches originelles du lac Léman (Coregonus fera) ont toutefois disparu. Ce sont désormais des corégones venus du lac de Neuchâtel qui peuplent le plan d’eau franco-suisse. Ils ont néanmoins conservé leur nom de féra. Introduit avec succès dans les autres grands lacs français, c’est, par exemple, la souche du Léman qui a été choisie pour peupler le lac d’Annecy.

Le corégone vit en banc. Adulte, il peut atteindre des poids de 2 à 3 kg pour une taille de 60 à 80 cm.
À l’heure de la reproduction, le corégone alors âgé de 3-4 ans rejoint, de décembre à début janvier, ses frayères situées à proximité de la rive, aux fonds tapissés de graviers. La femelle, très féconde, pond entre 10 000 et 45 000 œufs (de 2 à 3 mm), par kg de son propre poids. Pour que l’éclosion réussisse parfaitement, l’eau doit être oxygénée.
Le corégone est, à l’image de l’omble chevalier, très sensible aux pollutions, notamment à l’eutrophisation. Toutefois, l’assainissement des bassins versants lui a permis de revenir frayer sur les rivages, zones qu’il avait désertées à cause de la pollution.

Avec la participation des pêcheurs professionnels du Léman et du Bourget qui capturent les géniteurs, il fait, lui aussi, l’objet de soutien des populations via le pacage lacustre. On prend soin de ne pas mélanger les deux écotypes (féra et lavaret). Le succès du pacage lacustre pour cette espèce est remarquable.
Le corégone, pêché à la maille de 48 mm, pèse 600 g vidé. Il s’emmaille par la tête. Souvent les gros sujets, coincés dans les mailles seulement par les nageoires, parviennent à s’échapper lorsque le pêcheur sort le filet de l’eau.